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15 août 2025

Quand l'écriture titube entre passion et doute / Ibrahima Sorel SIDIBE

 

Je ne sais pas si la raison première de tout écrivain est pécuniaire ou pas, mais moi, ma conviction dans le domaine littéraire va bien au-delà. Moi, j’aspire à devenir grand et à être plus crédible aux yeux de mes lecteurs. Conscient des défis et des injonctions que m’impose " l’écriture sérieuse " je me questionne sans cesse au sujet de ma capacité rédactionnelle. Est-ce bon, moyen ou mauvais ? Je peine vraiment à le savoir. 

Je m’inscris souvent dans une optique " de remise en question " et " d’apprentissage ", car il y a un certain nombre de manquements dans ma plume imparfaite. À cela, il pourrait y avoir deux raisons : peut-être est ce parce que je ne maîtrise pas parfaitement la langue de Molière ni les meilleures techniques d’écriture...  franchement ça taraude l’esprit. Si seulement je pouvais écrire dans ma langue. Lol !

Quand un esprit moins éclairé au sujet de l’écriture et de la littérature me dit, après la lecture d’un de mes ouvrages, que je suis un << bon ou un très bon écrivain >>, c’est bien de l’entendre. Mais en réalité, je prends la remarque avec des pincettes. Par contre, si je reçois des éloges venant d’un lecteur avisé, cela me met dans une posture, non pas d’orgueil, mais de fierté. Ce n’est pas pour autant que je dois m’affoler. Même ovationné suite à l’aboutissement d’un effort littéraire, il y a toujours une voix en moi, qui me dit : << Il te reste encore beaucoup à travailler. Tu n’es qu’à 2% de tes objectifs. Lis ! Lis ! Lis et écris... mais plus je lis, plus je doute de moi. Au final, ça me bloque. Je reviens sur mes jets puis je barre tout. Le plus dur, c’est la récidive. 

" Face à l’inspiration, ma plume est impavide. Elle est atypique à sa façon. Elle s’entête, s’obstine en faisant l’effort de braver le nœud de l’ignorance. "

Partagé entre prose et vers....

J’ai bien peur que ma prédilection ne change de voie... si d’un côté je me prends pour un dieu en m’amusant à faire du destin de mes personnages ce que bon me semble, de l’autre côté, les versets s’en prennent entièrement à mon cœur, alors perdu dans les méandres d’une écriture libre... Malgré tout, je reste tout de même l’esclave d’un romantisme tel que décrit par BAUDELAIRE : << l’expression la plus actuelle du beau >>. Pour lui, qui parle du romantisme, dit art moderne, c’est-à-dire intimité, spiritualité, couleur et aspirations vers l’infini exprimé par tous les moyens. De par cette philosophie littéraire, je m’inspire et agis en fonction de ce que je peux appeler : " mon art d’émouvoir.

"Seule la mort m’empêcherait d’écrire "

Une maxime que je me suis forgée depuis des lustres.

Ma mission d’écrivain consiste sans doute à rendre la vie plus intense et plus émouvante. Ce monde littéraire est pour moi un monde où se mélangent les émotions ( l’horreur, la distraction, l’angoisse ou encore le désir de gaieté ou de tristesse). Par exemple, avec Voltaire dans Candide, l’auteur mêle le tragique au comique en jouant de la plus belle des manières sur les contrastes et les tensions affectives. Je ne sais pas si j’y parviens, mais j’essaie d’user des mots pour créer une atmosphère émotionnelle plus intense et plus ambivalentes. Et, avec une petite dose de pessimisme, je ne manque pas de faire naître des évènements " déontiques "

Pour moi, il réside dans les mots une âme hybride, car ils ont souvent un double sens : nocif et suave. J’alimente ma plume juvénile des deux pour me sentir exister. Je n’écris pas tous les jours pour le monde.

Si je consacre mon temps à l’écriture, tandis que mon âme se meut dans la nostalgie et la mélancolie, c’est parce que ma conscience me pousse aussi à affronter les défis auxquels mon monde est confronté. L’écriture est avant tout pour moi salvatrice. Voilà ce qui m’amène à affirmer dans mon recueil de poèmes (en instance de publication) ‘’ LES VERSETS D’UN POÈTE INDIGENT ‘’ :

«  Quand la détresse atteignit son paroxysme, le Trépas n’était plus loin. Pour survivre, il fallait que je m’accroche aux mots ».

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